mardi 22 août 2017

« LE PARLEMENT PANAFRICAIN ET L’INTEGRATION CONTINENTALE OU DE LA DIFFICILE CONCILIATION ENTRE LE LOGOS ET LA PRAXIS »


Communication  du Pr Samuel EFOUA MBOZO’O lors de la Conférence continentale organisée par le Parlement Panafricain autour du thème : « La problématique de l’intégration politique et socio-économique du continent africain : Le rôle du Parlement Panafricain »
  Yaoundé -Cameroun,22-25 août 2017




Introduction
Inauguré au cours de sa première session à Addis-Abéba les 18,19 et 20 mars 2004, le Parlement Panafricain(PAP) est un des organes de l’Union Africaine (UA) appelé à « devenir, à terme, une institution dotée de pleins pouvoirs sur le plan législatif ». Mais, depuis Juin 2014, suite à une déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement à Malabo, ces pouvoirs sur le plan législatif lui ont été reconnus. En attendant leur ratification par les deux-tiers (2/3) des pays membres et leur mise en œuvre, le PAP continue à ne disposer que de pouvoirs consultatifs conformément au Protocole au Traité instituant la Communauté économique africaine (CEA) relatif au PAP.
De mars 2004 à ce jour, le PAP a élu quatre (04) fois un Bureau (2004,2009,2012 et 2015), adopté un règlement intérieur, tenu  plus de quinze(15) sessions parlementaires ordinaires, à raison de deux par an, pour une durée n’excédant pas quinze jours chacune, élu dix(10) commissions permanentes qui ont tenu régulièrement leurs réunions avant et pendant chaque session, organisé une administration parlementaire, voté des résolutions et recommandations à l’adresse des Chefs d’Etat et de Gouvernement, créé un fonds fiduciaire pour financer ses activités, noué des partenariats avec des parlements de même nature ou avec des bailleurs de fonds, organisé des réunions avec les fora parlementaires régionaux, assisté aux réunions des organes statutaires de l’UA, désigné des missions d’observation des élections dans plusieurs pays africains voire européens,dépêché des missions d’information auprès de certains pays en crise ou en conflit, etc. En somme, le PAP a déployé une intense activité qui, parfois, a débordé le cadre de ses missions et attributs, lui  valant ainsi des rappels à l’ordre de la part d’Addis-Abéba.
En effet, la création du PAP est le produit d’une vision prospective de ses pères fondateurs que sont  les Chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique. Aussi, dans le cadre de la réalisation de leur vision commune d’une Afrique unie, solidaire et forte, à travers l’édification de l’Union Africaine (UA) et de ses institutions, les Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique ont-ils fait l’option de mettre sur pied le PAP afin d’offrir une plateforme commune aux peuples africains « en vue de leur assurer une plus grande participation aux discussions et à la prise des décisions concernant les problèmes et les défis qui se présentent au continent. ».
La création du PAP s’inscrit par conséquent dans le processus de rationalisation du cadre institutionnel de l’UA en vue de la réalisation de l’intégration économique et politique continentale avec pour base, les principes de gouvernance politique que constituent la participation des populations à la prise de décisions, la transparence, la supervision et l’obligation de rendre compte.
L’on est donc en droit de se poser la question, treize (13)  ans après sa sortie de ses fonts baptismaux, quelle aura été la contribution de l’institution parlementaire panafricaine à « une plus grande participation des peuples africains aux discussions et à la prise des décisions concernant les problèmes et les défis se présentant au continent » ? Autrement dit : quel aura été le rôle joué par le PAP pour contribuer à une plus grande intégration des peuples africains aux plans politique,économique,social et culturel ?
Le présent exposé se propose très modestement de passer en revue les treize années d’existence du PAP afin d’en dégager les faits saillants ayant œuvré  à la consolidation de l’intégration continentale et ceux qui ont limité son action et, l’ayant fait, de recenser les défis qui interpellent aujourd’hui le PAP par rapport à cet objectif. Enfin, nous  suggérons très modestement quelques pistes de réflexion  dans le sens d’une plus grande implication du PAP dans son rôle de  plaidoyer en faveur d’une plus grande intégration des peuples africains.
Pour ce faire, nous avons divisé ce travail en trois principales  parties :
-          un bref rappel historique des circonstances ayant prévalu à la création du PAP, suivi d’une description sommaire de ses missions et objectifs, de son organisation et de son fonctionnement ;
-          un passage en revue des activités accomplies en rapport avec l’intégration continentale et enfin,
-          une projection dans l’avenir au regard des nouveaux défis qui interpellent aujourd’hui le PAP.

 

lundi 5 décembre 2016

CAMEROUN HYMNE



Cameroun, la quadrature du cercle : une seule devise, un seul drapeau, un seul emblème mais deux hymnes. 

Par Pr Samuel EFOUA MBOZO’O
Historien



Comment une ancienne chanson populaire est devenue hymne national

A terme, la question de l’hymne national est mieux étayée,  mieux visualisée, mieux appréhendée. Les enjeux du choix entre un maintien des deux versions actuelles, française et anglaise, de l’hymne national et la révision dudit hymne pourraient davantage être pensés dans le sens de la  construction d’une identité nationale forte et indéfectible du peuple  camerounais.
[1].Son fondateur et premier directeur était le pasteur canadien Camille-Armand  Chazeaud . La formation était de deux ans à l’issue desquels les élèves devaient passer les épreuves officielles du diplôme de moniteur indigène (DMI ).

En 1927, un an avant la fin  de leur cycle d’études, les élèves de la première  promotion (1926-1928) [2],sur conseil de leur directeur, voulurent immortaliser leur passage dans cet établissement en composant un chant de ralliement à l’honneur du pays[3].
          On désigna un comité composé de un ou de deux représentants de chaque groupe ethnique faisant partie de la promotion . Jam Afane René, qui était très doué en français, fut chargé d’élaborer le texte. Il écrivit vingt (20) vers qui reçurent l’approbation enthousiaste et unanime des autres membres du comité.

CENTENAIRE DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE


8 août 1914-8 août 2014 : Cent ans déjà que Rudolph DUALA MANGA BELL, Martin Paul SAMBA et bien d’autres Camerounais ont été exécutés ou fusillés par les Allemands.
                                  
                                                                       Par Pr Samuel EFOUA MBOZO’O
                                                                                    Historien


INTRODUCTION
Lorsqu’on jette un regard rétrospectif sur les premiers contacts entre les occidentaux et les populations du territoire qui devint plus tard le Kamerun, on se rend vite compte que la présence coloniale sur la côte et la pénétration dans l’hinterland n’ont pas toujours reçu l’agrément de ces populations.
                     « …Le Cameroun a toujours été un lieu de résistance active
                                aux aspects oppresseurs du colonialisme…[1] ».

            Il n’est donc pas aisé de fixer une date de naissance au mouvement nationalisme camerounais. Tout au moins, pourrait-on dire que l’histoire de ce nationalisme se confond avec celle du colonialisme, source de contradictions, d’inégalités et d’injustices.
            En effet, l’un  des tout premiers mouvements de résistance camerounaise contre la colonisation allemande a ceci de particulier qu’il fut initié par ceux-là mêmes qui avaient favorisé l’installation allemande au Kamerun, à savoir les Duala et, à travers eux, l’Assemblée traditionnelle du Ngondo. D’autres peuples, au moment de la pénétration allemande dans l’hinterland, les suivirent ; les Bulu avec Oba’a Mbeti, les Vouté avec Ngila, les Bati avec Belinga, les Malimba, les Eton, les Bassa, etc.[2]

Slave Trade in Cameroon


By Samuel Efoua Mbozo’o/ PHD
Dean of the Faculty of Letters and Social Sciences in
The University of Douala-Cameroon

Abstract:
In 1472, a Portuguese navigator, Fernão do poo, arrives in the bay of Biafra and discovers the Island which, for a long period carried his name and became later a Spanish colony before becoming today, the Republic of Equatorial Guinea. It was still him who discovered the same year the mount Cameroon and the neighboring coastal region. In 1472, The Portuguese discovered and went up the Wouri estuary. They were surprised to see shrimp pullulating. They called that river “Rio dos Camaroes”, meaning shrimp river. From “Camaroes” came the name Cameroon. Started in the 15th century, slave trade, shameful traffic which lasted for 400 years. It took more importance after America’s discovery. Started by the Spanish, it was continued by other Europeans. The coast of what later became Cameroon was not spare. The present article intends then to present on the first part the arrival of Portuguese on the Cameroon’s coast; on the second part it examines the progress of trafficking in Cameroon. Finally, it examines consequences of trafficking and its abolition in Cameroon.
Key words: slave trade, slavery, transatlantic trade, triangular trade.

LA DERNIERE ASSEMBLEE NATIONALE DU PARTI UNIQUE AU CAMEROUN : CHRONIQUE D’UNE « REVOLUTION » ANNONCEE (MARS 1988-DECEMBRE 1991).








                                                                                 Par Samuel EFOUA MBOZO’O

                                                                                                 Maître de Conférences.


Résumé :
           L’Assemblée nationale élue le 24 avril 1988, sur la base de plusieurs listes concurrentes issues du même parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a jeté les bases du multipartisme au Cameroun en adoptant un certain nombre de lois importantes, notamment au cours de la session parlementaire  dite «  session  des libertés » (Nov.-déc.1990).Son mandat fut écourté en décembre 1991 pour permettre l’élection anticipée d’une Assemblée pluraliste.
            Cette dernière Assemblée du parti unique fut élue au moment où le Cameroun, comme la plupart des pays africains, traversait une crise économique impitoyable dans les années 1980-1990. Pour réagir, beaucoup de pays africains recoururent  aux institutions de Bretton Woods,  à travers des plans d’ajustement structurel dont les conditionnalités (baisse des salaires, réduction du train de vie de l’Etat, licenciements, chômage, etc.) entraînèrent des revendications d’ordre social qui dégénérèrent aussitôt en revendications politiques appelant à une plus grande démocratisation de la vie nationale. Le Cameroun ne fut pas en reste.
            Cet article se propose par conséquent d’examiner les différentes phases préliminaires que cette Assemblée a connues, de concert avec les autres acteurs sociaux et politiques, pour préparer l’avènement du multipartisme au Cameroun.

 Mots-clés : Cameroun, Assemblée nationale ; Cameroun, transition politique ; Assemblée nationale du Cameroun, partis politiques ; Cameroun, élections législatives ; Cameroun, acteurs sociaux, Cameroun, multipartisme ; Cameroun, démocratisation ; Rassemblement démocratique du peuple camerounais.